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Les filtres solaires = danger ?

On le sait, l’application de crème solaire est PRI-MOR-DIALE quand on s’expose au soleil pour éviter d’endommager nos cellules et se prémunir de taches brunes et cancers de la peau à long terme. On le sait à tel point que l’on a même adopté des SPF dans les soins de jour et le maquillage, comme les BB crèmes qui en possèdent toutes. Mais si la protection est indispensable, les filtres sont pourtant vivement critiqués : ils pourraient même être nocifs. Vrai ou faux, et pourquoi ? On vous explique.

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Pour comprendre, un peu de science s’impose, mais pas de panique, ce n’est pas si difficile.

D’abord, il faut savoir qu’il existe deux types de filtres. D’abord, les filtres naturels, dits minéraux, car il s’agit de poudre de minéraux qui font « écran » aux rayons qu’ils renvoient, comme un miroir. Ils couvrent la peau comme une feuille d’aluminium, et sont donc très efficaces. Les formules pour peaux allergiques contiennent par exemple 100% de filtres minéraux pour leur capacité à faire écran. Mais la plupart du temps, les formules mélangent filtres minéraux et organiques, les seconds : ceux-là sont issus de la chimie, ils agissent en « absorbants » les rayons. Très efficaces aussi, ils sont pourtant l’objet d’inquiétudes à cause de leur présence sous une nouvelle forme, une taille très très petite : les nanoparticules.

Nano = si petites que ces particules pénètrent dans la peau mais aussi plus loin (là où les particules classiques restaient bloquées en surface, car trop grosse). Ces nanoparticules qui circulent alors dans le corps sont suspectées à ce titre d’être des perturbateurs endocriniens, comprendre qu’elles perturbent la vie de nos hormones, pouvant avoir des conséquences très fâcheuses (dont on ne sait pas encore tout car on manque de recul). On pourrait croire qu’il suffit de se tourner vers les filtres minéraux, mais ceux-ci aussi posent question. D’abord car les labos en ont drastiquement réduit la tailles pour éviter les formules blanches à l’ancienne (signe de « grosses » molécules), mais aussi car en se déformant avec la charge lumineuse qu’ils reçoivent, ils pourraient pour ces deux raisons également pénétrer dans la peau. Mais alors, que faut-il faire ?

- D’abord, utiliser des soins solaires quand même! Il faut comprendre que les risques à ne pas utiliser de crème solaire sont bien plus grands que ceux supposés des nanoparticules. L’été, en vacances ou même en ville si on travaille ou déjeune au soleil, on se protège systématiquement et on réapplique une bonne dose de crème solaire toutes les 2 heures. Le reste du temps, inutile d’en porter au quotidien, il faut faire fonction du temps d’exposition chaque jour : un déjeuner en terrasse en plein cagnard = on se protège, un rayon reçu entre la sortie de la voiture et le bureau = c’est inutile.

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- Choisir des filtres les plus stables possibles. Stables ? Oui, comme nous l’avons vu, les filtres chimiques encaissent le rayonnement lumineux à notre place pendant un certain temps avant de devenir inactifs et déformés (d’où la nécessité d’en remettre). Or, cette « usure » dépend de l’ensoleillement, mais elle peut arriver plus ou moins vite selon la qualité des filtres. On mise donc sur les formules qui se revendiquent « photostables » et dont les filtres plus résistants doivent protéger mieux plus longtemps.

- Enfin, miser sur une variété de produits, mais toujours avec protection UVA ET UVB. Vous pouvez varier les formules (et les marques) au cours de vos vacances : par exemple commencer avec un SPF 50 100% minéral pour les premiers jours et les heures chaudes (l’idéal étant, quand même, d’éviter de s’exposer entre 12h et 15h) puis de passer à des formules plus classiques qui en général mixent les filtres, mais toujours les choisir anti UVA et UVB. En effet, ces deux types de rayons sont néfastes : les UVB brulent les cellules en surface et sont responsables des coups de soleil tandis que les UVA sont plus insidieux : ils endommagent les cellules profondes de la peau sans aucun signe de chaleur ou de rougeur. En fin de journée, se laver ou se gommer pour débarrasser la peau des résidus de crème.

Merci a Isabelle Benoit, directrice scientifique des laboratoires Esthederrm pour ses précieuses explications.